La levée du temps – souscription

La levée du temps est le roman d’une transfiguration : l’émancipation d’une femme et son retour à la vie.

« Le ciel offert à la contemplation se nuance d’après les formes mousseuses ou filandreuses des nuages, j’y rêve des océans, j’y rêve des Alpes. Par temps clair, j’y vois l’Amazonie. Visions nées d’un désir fou d’ailleurs, mais nous n’avions pas les moyens du voyage. Pas jetée du quinzième étage. Qui sait ? Tombée vers le ciel, me serais découvert des ailes, j’aurais volé au-dessus des cités. D’un battement vers le parc, me serais posée à la cime d’un sapin. J’aurais suivi les migrateurs loin du périph, de l’échangeur, des magasins à prix cassés. Depuis quand ce désir d’échappée belle ? »

Anne Sainpère, la cinquantaine, est veuve. Reléguée en télétravail, « épuisée d’elle-même » après des années sous l’emprise de son mari, elle voudrait disparaître. Mais un échange inopiné d’appartement la conduit dans une station balnéaire de la côte ouest.

« La température est douce, les femmes s’engagent sur le chemin longeant la côte. À marée haute, les vagues se déchirent sur l’estran rocheux, se disloquent contre le parapet, projetant des gouttelettes salées sur les promeneuses dont les silhouettes traversent cette bruine collante. La chaussée mal éclairée, l’eau qui remue gémissant, ce désert liquide que des lueurs traversent depuis l’autre rive, les pins noirs sur le noir des jardins des villas, Anne Sainpère se sent un personnage de roman. Marche au même rythme que cette jeune femme inconnue, vêtue d’une jupe souple, d’un gilet que la pénombre éclaircit. Des carrelets apparaissent, cabanes chaulées grimpées sur pilotis entre lesquelles la houle bouillonne. Elles s’assoient sur le banc. À gauche, vue sur la petite anse et le front de mer, à droite, l’immense trou noir. Devant, la falaise, opaline quand la lune baigne ce bout de monde d’une lumière laiteuse. »

Anne Sainpère découvre qu’une autre vie est possible : au fil des jours elle fait la rencontre d’une petite communauté de femmes. Mais son désir d’apaisement est malmené dans cette ville détruite par les bombardements de 1945, entièrement reconstruite après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Comment trouver la sérénité quand « nous voguons tous ensemble sur la boue de l’histoire » ?

Sortie le 23 janvier 2025. En participant à la souscription, vous soutenez une maison d’édition indépendante.

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