Il pleut. Réveillée tôt. J’écoute la pluie tomber dans la rue, j’entends les éboueurs travailler sous la pluie. Cette nuit, le fils est rentré du boulot une heure plus tôt que prévu, j’espère qu’on ne lui aura pas rogné sa maigre paie d’autant. Il pleut. Je ne sais pourquoi le chat des voisines se plaît tant chez nous, je l’entends qui miaule devant la porte, il est mouillé, son affection aura bien mérité le bout de viande. L’été approche et puis viendra l’automne sans aucune perspective de rémunération. J’ai bien fait quelques demandes de résidence ou de bourse, mais nous sommes tant à regarder notre avenir, tout en bas, en équilibre au bord de la falaise. Il faut avoir le goût du vertige, si ce n’est de la nausée, pour continuer d’écrire des livres que si peu lisent, pour remplir ce blog qui est un journal intime fréquenté par des robots. Ô robots de Santa Clara, de Singapore ou de Shanghaï, mes plus fidèles lecteurs, que trouvez-vous ici à puiser pour nourrir votre IA? Il pleut sur le jardin, sur le rosier jaune qui produit à profusion ses plus belles fleurs, se moquant bien de savoir si quelqu’un le regarde et l’admire.
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