On croit avoir touché le pire, mais le suivant creuse encore, à sa manière, le sillon de l’ignominie. Les ministres de l’intérieur, de petite carrure et de petite morale, s’imaginent un grand destin national, à eux les honneurs de l’Élysée! Ils y parviennent parfois – au prix de quelle indignité et de quels crimes? Celui d’aujourd’hui se construit une popularité sur le dos des étranger·ères, sur le dos des musulman·es. Il rayonne: lui, tellement insignifiant sur tous les plans, le voici au centre de l’attention générale, les visages sont tournés vers lui – pour lui lécher les bottes, pour lui cracher à la gueule qu’importe pourvu que son nom toujours soit prononcé. Il lui suffit d’un discours, d’une absence de discours, d’un lapsus réel ou feint, et voici relancé le doux buzz des commentaires, comme un bourdonnement de mouches autour d’une merde. Et il sourit, ivre de son succès – jusqu’où ne montera-t-il pas? Flatter les peurs des braves gens enfermés devant leur poste de télé est à la portée de n’importe quel imbécile. S’il le fait si bien, c’est aussi qu’il y a en lui une part d’honnêteté: son racisme est franc, viscéral, authentique. Ce pantin qui se croit grand stratège incarne parfaitement cet esprit veule, épais et caporal qui fait régulièrement la honte de l’histoire de ce pays en l’entraînant vers les plus infectes dérives. Résistible ascension?

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