Un couple venu assister à la rencontre autour de notre À la rue et des photos de Gilles me dit son soulagement de constater que, face à la vague de propagande raciste et fasciste qui déferle, des gens comme nous, comme eux, continuent à faire ce qu’iels ont toujours fait, lutter, dialoguer, agir. Qu’il est important de pouvoir se croiser, se parler, de s’assurer que nous ne sommes pas seul·es et isolé·es mais bien atomisé·es et invisibilisé·es par un travail permanent des forces réactionnaires. Nous nous rejoignons aussi dans cette impression d’un décalage entre la population telle que nous la percevons autour de nous, et ce qu’en disent les politiques et les médias. Sommes-nous vraiment dans un pays raciste et ultra-réac? Pas si sûr. Mais nous sommes bien dans une ville de droite, à tel point que Marion Maréchal aurait acheté une maison à Montélimar, jugeant sans doute que gagner la mairie en 2026 c’est du nougat. Faire connaître la situation concrète de familles roms sans abri dans un tel contexte est pour nous important, nous ne nous adressons pas qu’à un public préalablement bien disposé sur le sujet. Il faut remercier le libraire, André Zaradzki qui travaille opiniâtrement à proposer des titres choisis, engagés, des maisons d’édition indépendantes dans un environnement compliqué, et plus difficile encore à cause de travaux de voirie qui s’éternisent, rendant malaisé pendant des mois l’accès à sa librairie, Chant libre. Des contre-discours à l’idéologie d’extrême-droite, il y a en, nombreux, et s’ils ne disposent pas du mégaphone que sont les chaines d’infos, ils se diffusent de l’un·e à l’autre, de quartier en quartier, circulent et se font entendre, malgré tout. L’expo À la rue, est visible jusqu’au 22 mai à la librairie Chant libre où l’on peut aussi se procurer le livre.

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