Hier et cette nuit, lu On n’est pas là pour disparaître d’Olivia Rosenthal. Réussit à mettre, par moments, dans une situation déstabilisante qu’on pense analogue aux malades perdant la mémoire, leurs repères. On se perd, on se retrouve, on suit de fausses pistes, on accroche ensemble des lambeaux puis ils se décrochent puisque ça ne colle pas. Tissage d’éléments autobiographiques et d’une fiction fondée sur une bonne documentation. Utilisation de la répétition comme ressassement, perpétuel retour en arrière pour un présent arrêté sur lui-même. À la fin, toujours revenir au début mais où est le début? En ce moment, après des semaines d’interruption pour les ateliers d’écriture, j’écris sur l’enfance le matin, des textes brefs qui doivent construire un ensemble mais comment organiser des fragments pour faire sens? La chronologie ne me semble pas un guide intéressant, elle est trop arbitraire. L’après-midi, retour à la case dossier de demande de résidence, dossier de demande de bourse pour le projet sur l’édition indépendante. En lisant Rosenthal, impossible de ne pas me demander combien de temps de relative lucidité il me reste alors que j’ai beaucoup à écrire. Pourquoi la conscience vive de l’urgence arrive-t-elle si tard dans une vie?

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Thème : Overlay par Kaira.