Nous parlons de ce que certaines ne veulent plus entendre, plus entendre parler de tout cela, ces sujets anxiogènes qui prolifèrent en métastases. Elle dit, je commence à en parler mais les autres agitent la main devant mon visage, non, tais-toi, pas ces trucs tristes qui nous cassent le moral, on veut seulement vivre tranquilles. Mais vos enfants? Parce qu’il s’agit de vos enfants, leur vie maintenant, leur avenir, ce que ça sera pour elleux de vivre dans un monde détruit. Non, non, non, silence! ou, plutôt, parle-nous d’autre chose. Je dis que ce n’est pas seulement de l’égoïsme, qu’une sidération collective nous paralyse et la peur, justement, de ce qui arrivera aux enfants que nous avons jetés dans ce monde. Egoïsme, sidération, terreur, impuissance, ces négativités que la propagande nous inocule pour nous manipuler, comment renverser cela? Se raconter nos contre-récits, les unes aux autres, et préserver comme un trésor le goût de la beauté et de la vérité. Parce que ce dont je suis sûre, c’est que la guerre culturelle nous l’avons gagnée, c’est pourquoi ils s’attaquent à nous avec la démesure des mauvais perdants qui préfèrent renverser le jeu que d’admettre leur défaite. Assumer la victoire face aux hurlements des réactionnaires, rester fermes, unies, ne pas se retrancher dans une défense craintive mais continuer d’avancer, debout.

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Thème : Overlay par Kaira.