Se plaignent des jeunes, de leur rapport au travail. Les jeunes ne veulent plus bosser, paraît-il. Bon, autour de moi ça bosse. Le fils étudiant vient d’aligner une journée de neuf heures en extra, hier, et il reprend les cours ce matin. Ces copains ont aussi une vie comme ça. Mais oui, je crois que le rapport au travail a changé. Quel travail? L’alimentaire, celui qu’on fait seulement parce que, on ne sait pourquoi, vivre n’est pas gratis, tout est à acheter même l’eau. Alors on fait des extras, des remplacements, de l’intérim, des contrats précaires. Alors on accepte parfois un CDI, mais quand le/la chef·fe pousse le bouchon, quand la routine est trop pesante, quand ça commence à ronger l’existence, à attaquer la vie, la vraie, alors on se lève et on se casse. Celleux qui se plaignent, daron·nes de tout poils, ont oublié comment ils nous ont fait entrer la flexibilité dans le crâne à coups de butoir portés au code du travail. La flexibilité, il nous faut l’accepter quand elle est imposée par le patronat, mais pas question de la retourner à notre avantage pour en faire un mode de vie, c’est de la triche. Voilà, les jeunes prennent le mini salaire qu’on leur file en échange d’un travail sans intérêt puis se démerdent pour vivre leur vie malgré tout, allant d’une mission l’autre au gré des vents. Et si ça fout le zbeul, tant mieux.

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Thème : Overlay par Kaira.