Hier soir, shot d’intelligence, de sensibilité et d’ouverture de nos fenêtres embuées vers cet autre monde, qui est possible. On l’oublie, le nez dans le guidon et la tête farcie d’injonctions fascistes et de comminations apeurantes, mais elle luit encore dans l’obscurité la belle utopie. Quand on ne plus imaginer l’avenir autrement que dans des sociétés de plus en plus excluantes, contrôlées, punitives, mortifères, quand notre esprit se refuse au renversement de tous les il n’y a pas d’alternative, c’est la défaite. Hier soir, le shot d’utopie (mais les révolutions ne commencent-elles pas par un rêve partagé?) ça se passait chez Libertalia à Montreuil, rencontre avec Geoffroy de Lagasnerie pour son nouveau livre où le sociologue reconsidère le système pénal, propose de le refonder entièrement, d’abolir la prison et imagine autre chose. Ouf, je préfère cela à tous les prix goncourt des détenus, les ateliers d’écritures en centrale, le théâtre en maison d’arrêt et autres sucres d’orge pour adoucir l’inacceptable. Pourquoi je dis utopie? Pas parce que ce qu’il imagine serait impossible à mettre en oeuvre, mais parce que la résistance politique est terrible. La punition, on l’apprend aux enfants à peine né·es, iels grandissent avec, on devient des adultes avec la punition programmée dans nos têtes dans nos corps; même si l’on a bénéficié d’une éducation parentale plus libre, l’école s’est chargée de nous l’inculquer. Nous subissons un monde répressif mais, oui, il y a d’autres alternatives.

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