Pour ne pas qu’il se perde dans le flux du réseau FB et surtout parce qu’il compte pour moi, je reproduis le commentaire que l’auteur Eric Pessan a bien voulu écrire après avoir lu La levée du temps :

“La narratrice, Anne, a épousé Sainpère (quel nom !), a vécu avec lui, l’a accompagné durant sa maladie. Veuve, déclassée par son entreprise, elle va accepter une ultime humiliation en échangeant son appartement pour rendre service à sa responsable hiérarchique. Et je n’en dis pas plus parce que l’intérêt de lire « La levée du temps » ne se résume pas à son propos. De ce livre, je retiendrai avant tout l’écriture de Juliette Keating : une sorte de tourbillon (au sens premier : l’écriture tourne sans cesse) brassant passé et présent dans de longs chapitres où la vie d’Anne Sainpère se révèle par fragments tandis que d’inondations en vestiges de la guerre le monde vient contaminer son intimité.

« La levée du temps » se lit en apnée, emporté par ce vaste mouvement qui dit beaucoup en privilégiant le hors-champ. Au fil des pages, Anne Sainpère gagne en chair, en consistance, en émotion. Cette femme encombrée de son corps, frappée à tout moment par les bouffées de chaleur de la ménopause (sujet tellement vaste et tellement invisible), acceptant enfin de voir ce qu’elle avait sous les yeux depuis toujours, est un magnifique et touchant personnage. Je ne trahis rien en me permettant de dire qu’une forme de renaissance sera possible. Un livre tel que celui-ci ne peut se passer d’espoir.

Et il faudra attendre le 23 janvier pour se procurer ce petit bijou en librairie.”

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