Il se dit les mêmes choses à l’Elysée que ce que j’entends au boulot, remarque le fils qui fait des extras et revient souvent choqué par les propos racistes, homophobes, sexistes qu’échangent maîtres d’hôtels et chefs de rang, exaspéré par le virilisme ambiant, la bêtise crasse et satisfaite de certains collègues. Des cuisines aux bureaux présidentiels, le même étalonnage au degré zéro du respect d’autrui, le même étalage décomplexé de la haine masculiniste, suprémaciste. Le même vocabulaire. C’est sur cette base que s’établit les politiques publiques, entre autres celle de la culture. On a lu dans la presse comment la ministre parle aux journalistes qui enquêtent sur ses divers conflits d’intérêts, affaires de corruption et de trafic d’influence. C’est le même vocabulaire, insultant, violent, menaçant. Pauvre de nous, gendelettres, avec notre droitdelhommisme. Il va nous falloir apprendre à déterrer des racines et cueillir des baies dans le maquis de nos résistances. Parce que la place est chaude pour celleux qui ramasseront la mise, plumitifs à la solde puisant dans bagatelles pour un massacre le lexique de leurs succès exquis.
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