Une gare et un appareil photo, je serais capable de photographier mon train qui part, mais sans moi. Je comprends ces ingénieurs du XIXe siècle qui faisaient les gares comme des cathédrales, leurs verrières démesurées je les imagine s’emplissant de la vapeur des anciennes locomotives. La Lison de Lantier soupire sous la main du fou; elle n’a pas connu ces voies, ici (Bordeaux) c’est l’ouest aussi mais beaucoup plus au sud. Je comprends ces écrivains du XIXe siècle qui faisaient des gares et des trains les décors de leurs romans modernes. Et toujours des histoires violentes, de crimes ou de fantômes. La fuite infinie des rails, la vitesse, ces inconnu·es rassemblé·es par hasard, les fumées et les bruits mécaniques. Les trains ont quitté les fictions d’aujourd’hui. Peut-être parce qu’on ne s’y parle plus.
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