Sur les listes des lectures conseillées aux lycéen·nes, je trouve parmi les éternels classiques les noms de Kerengal, Nothomb, Carrère, Tuil. Je ne commente pas l’intérêt et la qualité de ces écrivain·es d’aujourd’hui mais remarque simplement que leurs titres sont dans la liste des meilleures ventes, qu’iels sont, plus ou moins mais toustes, des auteurices de best-sellers. Le lycée s’est ouvert à la littérature contemporaine, c’est très bien. Nous aurions pu imaginer qu’il soit le lieu de découvertes littéraires moins évidentes, qu’il soit le lieu, pourquoi pas, d’une éducation à la diversité des styles et des publications, d’une sensibilisation à l’édition indépendante. Nous aurions pu rêver qu’un·e professeur·e, profitant du peu de liberté qui lui est donnée dans le choix des lectures “cursives” proposées à ses élèves, glisse un nom ou deux, de ceux qu’on n’entend jamais mais qui comptent*. Mais non, c’est toujours l’uniformisation des espaces qu’impose le marché, et qui fait du monde une vaste plateforme où l’on passe de la salle de classe aux allées du supermarché sans solution de continuité.

*Je généralise à peine; que les résistant·es de l’intérieur du mastodonte soient vivement remercié·es.

Suivre
Thème : Overlay par Kaira.