Hier, discussion avec le fils sur ce thème inépuisable: que faire? Nous n’avons pas trouvé la réponse. À vingt ans, le fils ne veut pas rester inactif devant le fascisme qui s’installe sous nos yeux, ascension du pire qui se fait irrésistible. Nos âges, nos genres, nos caractères différents l’orientent lui vers l’action militante quand j’en suis venue à considérer qu’il faut continuer à écrire, qu’il faut poursuivre le combat intellectuel et esthétique et pratiquer une humble entraide. Nous nous rejoignons sur cet impératif, accorder sa vie avec ses idées politiques. Ce n’est déjà pas facile dans cette époque où tout s’achète même la pensée radicale, ou nous sommes toustes un produit dont on nous enjoint de développer la valeur commerciale par l’autopromotion permanente. Comment rester subversive quand la subversion s’estime à l’aune du kilo de patates? Est-ce que j’accepterais de publier chez Bolloré contre un chèque, une promesse de diffusion et de médiatisation? Non, je crois que non, mais on ne m’a rien proposé donc je ne peux pas être sûre. On se laisse facilement compromettre quand les fins de mois arrivent le 15. Nous n’avons pas trouvé la réponse, mais cette discussion entre nous est un élément du combat.

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Thème : Overlay par Kaira.