Faire sécession, rompre avec la politicaillerie masculinisto-guerrière, suprématiste et corrompue. S’établir en communauté de résistance quelque part au fond d’une forêt. Mais il n’y a pas d’autre monde, et même au fond d’une forêt ils se rappelleront à nous sous toutes leurs formes assassines, en arbres malades, en air vicié, en terre polluée pour un millénaire au moins. Nous portons en nous le capitalisme dans nos tumeurs passées et à venir, dans nos impossibilités à imaginer comment renverser la force qui nous maintient au sol, la face tournée vers la boue. Nos créations, ils nous les confisquent, les transforment en argent, ou en mépris c’est pareil. Nos enfants, ils nous les prennent et ceux qui ne tombent pas dans les tranchées, qui ne sont pas tués dans les bombardements, se laissent lentement mourir en tétant plus avidement que le lait maternel, les foudroyants poisons que leur échangent, contre leur beauté de vivants, tous les marchands de mort.