L’hôpital Sainte-Anne, je m’y sens bien dès franchi le sas d’accueil. Jardins, bâtiments anciens austères mais bien proportionnés, allées aux noms d’artistes qui semblent nous souhaiter la bienvenue, je disais hier au fils que je m’y ferais bien admettre; poser mes valises dans une cellule de l’hôpital Sainte-Anne et ne plus sortir de ses murs. Bien sûr, c’est dire n’importe quoi sans considération des terreurs de la maladie mentale, mais quand on vit dans la tension permanente d’un fils malade, le stress de chaque minute n’est supportable qu’en s’évadant par moments dans le n’importe quoi. L’hôpital Sainte-Anne accueille-t-il des autrices en résidence? En attendant, l’accueil des patientEs aux urgences est sympathique, efficace, humain. Mais nous avons été orientéEs vers un autre hôpital, à cause des dangers du sevrage. Dans la salle d’attente, deux personnes âgées avec tout leurs paquets; la femme enveloppée dans une couette se parle à elle-même, demande au fils on se connaît? puis retourne à son monologue. L’homme se plante devant l’écran, les yeux rivés sur les infos il répète c’est tout? c’est tout? c’est tout?

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Thème : Overlay par Kaira.