Désirée et Alain, après plus d’un an sans voir les amiEs, séparés par la distance et le travail. Les Frappier présentaient chez Libertalia leur nouvelle publication, ce troisième tome de l’histoire du Chili période Allende centré sur un groupe de marins loyaux au président élu, mettant la force de leur jeunesse dans une tentative de faire capoter le coup d’état du 11 septembre 1973. Je lis tranquillement Et que se taisent les vagues, avant d’en parler mais dès les première pages, on perçoit tout ce que dix ans de travail approfondi sur le sujet apportent de fluidité, d’élan et d’empathie au scénario de Désirée. Chaque roman graphique leur a demandé plusieurs années d’enquête, d’écriture, de dessin, et l’on ne pense pas assez qu’un tel travail au long cours exige, pour une autrice et un illustrateur qui n’ont pas de fortune personnelle, un jonglage constant et périlleux pour boucler les mois jusqu’à l’achèvement du livre. Les aides glanées ici ou là ne suffisent jamais. Le système pousse les auteurices à enchaîner commandes, résidences et publications, donc à travailler mal, à produire des livres qui ne tiennent pas. Mais Désirée et Alain résistent, n’en rabattent jamais sur la précision, sur la justesse du texte comme des images. Leur trilogie chilienne restera comme une oeuvre de référence majeure sur le Chili. Je suis très fière que Désirée et Alain soient mes amiEs.
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