Pareil à la mouche qui se tape obstinément contre la vitre, le fils se cogne à l’alcool sans trouver l’ouverture vers une vie nouvelle. Répétition des mêmes gestes, des mêmes mots, des mêmes promesses, des mêmes excuses, il vit au théâtre de l’absurde sans coulisse, condamné à rejouer la pièce sans baisser de rideau. Trouve des partenaires de jeu dans les médecins des urgences qui indéfiniment aussi répètent les mêmes conseils, les mêmes avertissements et le renvoient dehors sur des mots de prudence. Vacuité des paroles qui me blessent comme des couteaux, en ces situations jeter des mots qui n’ont pas plus d’épaisseur qu’un bruit est une forme de torture. Sur des mots de prudence, les médecins l’envoient se sevrer ailleurs qu’à l’hôpital parce que c’est dangereux le sevrage. Rabâchent ne pas arrêter brutalement mais progressivement, s’il pouvait ne boire qu’un peu il ne serait pas alcoolique. Il dort, il va entrer en sevrage, dangereux pour de vrai, je dois partir travailler. Encore un matin pour rien comme dit la chanson amère.
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