Épuisée après deux nuits sans presque dormir. Une personne maltraitante pour elle-même, l’est aussi pour ses proches, indirectement. C’est ce que le fils ne comprend pas. Il se blesse, s’auto-détruit, exerce une violence folle contre lui-même et ne sait pas dire pourquoi, mais il ne voit pas que ce-faisant il est maltraitant pour qui l’aime; ou bien le constate-t-il avec indifférence? Je me dis que c’est cet amour qu’il refuse, au fond. L’amour d’une mère encombre, envahit, on ne sait comment s’en défaire. Pourtant c’est toujours à la maison qu’il revient dans ses pires moments et je ne crois pas que ça soit seulement faute d’un ailleurs où se réfugier. L’angoisse du sevrage, des conséquences du sevrage sur le corps, c’est dangereux on m’a si souvent expliqué la dangerosité des convulsions. Je vais dans sa chambre quand il dort écouter s’il respire normalement comme je le faisais quand il était nouveau-né, soudain terrorisée par l’idée de la mort subite. Devenir mère c’est loger en soi la solitude absolue, impossible à surmonter la hantise de la mort du fils plus terrible que la pensée de sa propre disparition.
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