Dans le métro, matraquage publicitaire pour une entreprise de cours particuliers. De grandes affiches partout, photographies de mains d’adolescentEs manipulant une anti-sèche sur laquelle est inscrit le nom de la boite privée, en-dessous, un slogan : trichez ! Savoir tricher est une compétence exigée traditionnellement dans le monde social. On sait ce que la méritocratie lui doit; régulièrement, le CV d’un ou une ministre étalé dans la presse nous rappelle que si bosser c’est pour les cons, tricher est pour les winner. L’extension du domaine de la triche semble exponentielle et justifiée. Puisque l’école n’est pas, de toute évidence, cet espace ouvert, intelligent, au sein duquel l’enfant s’épanouit en satisfaisant sa curiosité, son imagination et sa soif d’apprendre, puisque l’école est le lieu du tri social, de l’apprentissage de la soumission aux injustices, tricher pour s’en sortir est affaire de bon sens. C’est ce qu’a bien compris cette boite de cours particuliers qui annonce des tarifs attractivement bas, à la portée de presque toutes les bourses. Méfiance tout de même, il se pourrait que l’entreprise alléchée par le profit, refourguent aux parents inquiets pour leur progéniture, de faux profs. C’est de la triche? Oui.
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