Je découvre qu’il existe un BTS métiers de l’influence, variante contemporaine du vieux BTS communication lui-même avatar diplômant des arts et techniques de la propagande. La boite privée qui le propose cherche des formateurs et formatrices, moi je cherche du boulot; pour voir, j’ai cliqué sur l’annonce. Les études sont chères mais l’entreprise a tout prévu, aux étudiantEs de trouver unE patronNE qui les accepte en alternance : leur mini-salaire servira à payer leur formation théorique. Il faut donner du sien pour devenir influenceur, c’est un métier qui a de l’avenir. Il remplacera bientôt les compétences en droit, si l’on en croit les performances d’influenceuse d’une avocate de violeurs au procès des violeurs de Gisèle. On n’a jamais pensé que le métier d’avocat était digne, mais tomber à ce niveau d’abjection étalée sur les réseaux sociaux est un modèle qu’ils décortiqueront sans moi au BTS métiers de l’influence. Il est certain que cette baveuse née avant la honte s’est attirée la clientèle qu’elle comptait bien capter avec sa vidéo. Peu à peu les traits fascistes de notre belle société se dessinent avec une plus grande netteté, nous avons le regard fixé sur le sommet de l’état mais c’est autour de nous que ça se passe d’abord, d’où vient le mouvement impulsant le tour d’écrou.
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