Après le cours, nous bavardons autour d’un café qu’elle a voulu faire. Assez vite, elle me confie sa frustration de se voir toujours refuser le titre de séjour de dix ans. Depuis des années, pour elle, un titre de séjour pour seulement deux ans. Elle dit, ça me coûte plus de deux cents euros à chaque fois en timbres fiscaux. Ses enfants néEs ici sont FrançaisEs. Elle dit sauf le dernier qui n’a pas encore treize ans. Son mari a la carte pour dix ans. Elle dit mais moi on me répond que je suis trop attachée à mon mari c’est la raison. (?) Après l’épidémie de covid, l’état a prétendu qu’il aiderait à la naturalisation, aux titres de séjour longs pour les soignantEs en première ligne. Il y a dix-sept ans qu’elle travaille comme aide-soignante. Elle dit, quelques autres ont eu mais moi non. Une amie a obtenu la carte de séjour pour dix ans presque tout de suite. Elle dit, on me demande le niveau de français A2, c’est la raison. Je bois le café qu’elle m’offre, pleine de honte et de colère pour ce pays, la manière dont ici on balade les gens sans souci de leurs droits, surtout quand ils sont étrangers. En rentrant, je me renseigne, elle va payer l’inscription au test une centaine d’euros. Il paraît que l’immigration coûte trop cher à la France.
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