Pour flatter l’humeur farce des enfants, se vendaient il y a quelques années des paquets de bonbons piégeux. Rien ne distinguait des friandises acidulées, celles, mêlées avec, au goût de crotte de nez, au goût de vomi. L’apparence des bonbons dégueulasses, colorée, brillante, était également appétissante. Nous vivons dans l’un de ces faux bonbons, roulés dans une couche de sucre qui colle un peu aux doigts, sucrerie à l’aspect séduisant – ne sommes-nous pas la nation moderne, celle des révolutions, des droits de l’homme, de l’égalité et de la tolérance universelle? Mais, à l’intérieur, ça sent le pet. La distance entre l’affichage clinquant et la brune réalité politique se creuse toujours plus. On jette aux yeux du monde la poudre arc-en-ciel des JO, tandis que se prépare l’entrée des réacs liberticides au gouvernement. Ça n’a rien d’une blague. Ayant essayé sans succès la contestation par voie de manifestation et de vote à gauche alors même qu’on ne croyait ni à l’une ni à l’autre, engluées dans les difficultés du quotidien dont on nous annonce l’aggravation tendancielle pour les siècles à venir, impuissantes devant la crise climatique que nos efforts de compostage ne solutionneront pas, il nous reste la littérature. Mais, nous demande-t-on, qu’est-ce que c’est? À quoi ça sert? Combien ça rapporte?
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