Mi-septembre, certainEs élèves sont déjà écraséEs de devoirs, tant dans les établissements choisis par la bourgeoisie inquiète d’un possible déclassement, la valeur prétendue de l’enseignement dépend de l’exigence affichée, du surcroît de charge de travail, de la multitude des évaluations. Dans un tel contexte, résister à la dépression est l’un des enjeux des années de bac. Alors il faut s’organiser. Une part du travail sera aidée par les professeurs particuliers, une autre confiée à l’intelligence artificielle, une autre à la débrouille entre camarades, à la mise en commun des tâches, une autre encore au réseau familial. L’élève se retrouve de fait moins apprenant que chef d’équipe, iel s’ingénie à répondre aux commandes scolaires en déléguant à l’un ou l’autre élément de son panel de ressources, à lui ou elle de gérer la petite entreprise de manière efficace en vue du résultat demandé par les parents : l’excellent dossier scolaire qui permettra l’inscription dans l’une des meilleures prépas. C’est un apprentissage et c’est ainsi que l’on devient patron ou ministre. Est-ce nouveau? Pas entièrement. Mais de qui parle-t-on? De jeunes gens de dix-sept, dix-huit ans, d’adolescentEs. Si certainEs se plaisent dans l’optimisation, d’autres doivent se conformer aux arrangements, en grinçant des dents, parce qu’iels aimeraient bien passer un peu plus de temps sur les contenus ou se garder des loisirs. Faut-il les plaindre? Non (quoique…). Où sont rêveurs et rêveuses du combat contre les inégalités scolaires? Iels ont déserté les classes, vous les trouverez au potager.
Suivre