J’assiste à une réunion du comité de locataires d’une cité pas loin de chez moi, vétuste. Une habitante raconte sa lutte contre les souris, ses nuits sans sommeil, les balais dans toutes les pièces, sous la main. Elle a dépensé plus que ses économies pour refaire l’appartement à neuf, parfaitement étanche, pas le moindre petit trou de souris. Elles sont encore là bien sûr, mais elles n’entrent plus. Une autre me montre les photos de l’infestation de cafards. Les couches de déjections accumulées dans les plinthes, elle a tout arraché, sa cuisine équipée, tout jeté, son beau salon marocain, ses meubles qu’elle aimait, elle n’en dort plus, son couple se brise, il n’y a plus rien dans l’appartement mais quand elle y rentre un meuble, les cafard s’y installent aussitôt. La troisième a jeté ses meubles aussi, pour se débarrasser des punaises qui logeaient dedans. Toutes les semaines, des habitantEs jettent aux encombrants leur mobilier infecté. Mais le bailleur n’assure pas la désinsectisation et la dératisation obligatoires. Si la cité est la proie des nuisibles c’est que les locataires sont sales. “Ils disent que les cafards, c’est nous.”