Hier, lecture du recueil d’essais courts de Lydie Salvayre qui paraîtra mardi aux Éditions L’Ire des Marges. L’Honneur des chiens regroupe des préfaces et des articles que Salvayre a publié ces vingt dernières années. Elle y parle de ses admirations littéraires, de son métier d’écrivaine, – qu’est-ce qu’écrire veut dire, et dire aujourd’hui? – du rôle de l’écrivaine dans le moment historique qui est le sien, confie ses colères aussi. Elle l’écrit dans son style énergique, rythmé et, la lisant, on a l’impression d’entendre sa voix dire ses phrases comme elle le fait dans cet enregistrement de son avant-propos. C’est un réconfort moral que ces textes cohérents politiquement et littérairement d’une écrivaine finalement assez discrète mais qui ne dévie pas de convictions ancrées dans ce que l’on pourrait qualifier d’humanisme si le mot n’avait pas été piétiné, vidé de son sens, en tous cas orientées vers les autres, dans la considération pleine et vraie d’autrui. Au sortir de cette lecture, un soulagement, comme quand on se croit perdue mais que soudain quelqu’un nous confirme qu’on est sur la bonne route, que le chemin est encore long, mais qu’il faut continuer. Dans cette période plus que trouble, où la confusion règne dans nombre de têtes, L’Honneur des chiens et un livre précieux.
Suivre