Troisième rentrée, demain, que je ne ferai pas. Un enfant me confie hier son angoisse. La maîtresse a dit qu’en CE1, il faudrait écrire petit, sur les lignes et vite. Mais sa main à lui trace avec lenteur de grosses lettres dansantes. À sept ans l’angoisse de la rentrée. Rien sur les copaines qu’il va retrouver, les jeux dans la cour, les activités sympas mais la souffrance anticipée de l’échec qui vient; défaillent la main et les doigts crispés sur le stylo, c’est lui qui en paiera les conséquences. Une maîtresse mécontente, des parents inquiets, et des lignes supplémentaires à faire le week-end pour s’entraîner. Nous feuilletons et lisons ensemble un magazine sur les animaux marins, dans sa bouche cette question obsessionnelle : qui de l’orque ou du requin peut dévorer l’autre?
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