Deux femmes dans la rue, penchées sur leurs téléphones, s’interrogent : c’est zone rouge ou grise? est-ce qu’on peut y aller? Paris est aujourd’hui cette ville où tu ne sais pas si tu peux changer de quartier sans être contrôlée, te ramasser une amende ou que sais-je? Un jeune homme croisé dans le train se rend compte qu’il a besoin d’un pass pour se rendre à une soirée prévue de longue date, mais dans un quartier parisien soumis à autorisation. Il remplit par deux fois le formulaire en ligne, attend le QR code qui ne vient pas, s’énerve. Des amies devaient aller à un mariage le jour de l’inauguration, elles ne savent pas si elles pourront sortir de la capitale, les accès seront limités. Etc. Celleux qui n’ont pas fui attendent ces JO comme on attend une tempête, le dos rond, barricadés chez soi, iels se souhaitent courage d’un air résigné. Je ne sais pour qui est organisée cette prétendue fête populaire, mais certainement pas pour les habitants et les habitantes de Paris, ni de la banlieue pour qui tout déplacement est devenu un casse-tête. Sans parler des autres nuisances. Des fêtes populaires, des vraies, on en aimerait sans doute, mais elles ne peuvent en aucun cas venir de ces organisations internationales politico-économico-mafieuses qui s’abattent sur le pays hôte comme nuée de sauterelles. Des fêtes populaires, des vraies, est-ce qu’on peut encore en imaginer? Depuis des années déjà, on est priées de se réjouir sur convocation officielle, entre deux rangs de flics, dans la zone prévue à cet effet, en ayant préalablement réservé son billet ultra cher et dépensé son argent en objets dérivés. Une seule fête populaire : la révolution.
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