De passage à Marennes pour le vernissage de notre exposition À la rue, nous passons (jeudi dernier déjà) à la librairie Le Coureau. Belle librairie, bel accueil, ouvert et généreux. Et le soir, une rencontre était prévue avec Ixchel Delaporte pour son livre sur l’hôpital de Cadillac. J’y entraîne facilement Gilles, nous prenons place parmi une cinquantaine de personnes qui se tassent sous les regards ravis mais étonnés de l’autrice et de la libraire. Cadillac, la ville, son hôpital psychiatrique. L’enquête d’Ixchel Delaporte est passionnante et les questions qui fusent de la salle sont passionnées. C’est que voilà, ce fameux parent pauvre de la santé publique, la psychiatrie, concerne tout le monde. RéuniEs dans la librairie, il y a probablement des malades et d’ancienNEs malades, des proches de malades, des soignants, des soignantes, des membres des associations d’entraide, mêléEs aux habituéEs des lieux. Comme le dit Ixchel Delaporte dans son livre (Écoute les murs parler), la maladie psychique est tue; mais il suffit de se déclarer concernée et les langues se délient, chacunE est touchéE directement ou de pas beaucoup plus loin. Si l’on cherche ce qui, de l’une à l’autre, nous lie, malgré les différences, c’est peut-être la maladie psychique et ses conséquences qui longtemps se font sentir, traversent les générations, sont en fin de compte notre héritage commun. Pas d’argent pour les malades psychiques, pour la psychiatrie, mais des milliards pour les crimes de masse, les guerres, les exterminations. Nous sortons de cette rencontre comme toujours dans les occasions qui nous font prendre conscience que nous ne sommes pas seules, avec un regain de courage et de combativité.
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