Ayant échoué dans mes projets de formation et reconversion, dans mes tentatives de trouver un boulot plus intéressant, et sans aucun espoir de “vivre” de l’écriture, j’ai repris l’enseignement sous l’aspect des cours particuliers. Une sorte d’uber-prof courant d’un élève l’autre et payée à l’heure. Il me faut accumuler les heures pour que, associé à d’autres tâches parfois mieux rémunérées, le tout constitue une paie insuffisante mais qui me maintienne à flots. Vais-je pour autant reprendre mon poste de prof titulaire, mon traitement, mon statut de fonctionnaire d’état? Non. Il y a de nombreuses raisons à cela dont la plus flagrante est que je ne veux plus me placer sous la coupe de gouvernements dont les décisions me révulsent, accepter l’inacceptable contre la sécurité d’un niveau de vie garanti. Bien sûr, il y a de la résistance à l’intérieur de la grosse machine, mais elle s’épuise en épuisant, je suis trop vieille pour en avaler davantage. J’ai rejoint (provisoirement?) la cohorte des exploitéEs de l’uber-capitalisme, et je n’ai pas à me plaindre puisque je dispose d’un confort de logement que n’ont pas les autres travailleurs et travailleuses précaires. L’écriture avance moins vite, mais elle avance malgré tout. Alors, on continue.

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Thème : Overlay par Kaira.