On croit avoir affaire à l’imbécilité – c’est tellement gros – mais la bourgeoisie ne lâche jamais sa proie, surtout quand la dite proie n’ose plus montrer ses canines, branlantes à force de recevoir en pleine tête des coups de LBD. Le festival de n’importe quoi éducatif, auquel s’emploie vaillamment le chef du gouvernement, n’est pas seulement destiné à dévier une partie des votantEs de l’extrême droite officielle pour tenter de limiter le désastre électoral de l’extrême droite officieuse. C’est la perpétuation du séparatisme imposé par l’état aux quartiers populaires. Les dispositifs étiquetés éducation prioritaire, ou action éducative renforcée, ou autre périphrase du même tonneau, que l’état a fait accepter aux populations contre une illusion de moyens supplémentaires, se sont depuis longtemps retournés contre les élèves et les les personnels des établissements scolaires ainsi assujettis. Désertion des collèges du secteur, fuite vers le privé, sauve qui peut des familles les moins précaires qui se foutent bien de la prétendue mixité sociale tant vantée par celleux qui la regardent à la lorgnette depuis les collines verdoyantes du communautarisme grand bourgeois. Ne reste qu’à exhiber les enfants rivés dans la mouise comme autant d’individus dangereux et violents, les grands frères comme autant de terroristes et de trafiquants de drogue, les parents comme autant d’incapables et de fainéants profitant des aides sociales pour se la couler douce à la mosquée, et voilà comment on justifie le bouclage d’une société d’apartheid. Une réglementation spéciale pour les townships, le RN n’osait pas la proposer, c’est fait.
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