Un habitué répond au boulanger qu’il n’a pas dormi, à cause de ce qui se passe. Il précise l’Iran, mais nous avions compris. Une boulangerie de quartier populaire où le choix de pâtisseries orientales s’est réduit depuis l’Aïd. Retour à la routine culinaire mais les inquiétudes n’étaient pas en suspens, et les insomnies persistantes à cause de tout ce qui se passe. Entre la folie génocidaire du gouvernement israélien, les crimes du hamas, les répliques des mollahs et leur détestation des femmes, le colonialisme russe, l’hubris des dirigeants de nos dites démocraties occidentales, leur misérable obstination à faire entrer leur nom dans l’histoire quitte à conduire au charnier des populations entières, les profits qui ne cessent de se s’accumuler dans les poches de quelques uns aux dépens de tous les autres, on en oublierait presque la catastrophe climatique, et l’extinction du vivant, et les famines, et ces pays du sud qui se vident de leur jeunesse sans espoir, et le crime de masse qu’est la politique migratoire européenne. Difficile de tenir une liste, on n’en aurait jamais fini. Hier, avec un auteur rencontré sur le salon de l’autre livre, nous nous imaginions écrire un “feel good book”, un de ces romans dont les lecteurices sortent réconciliées avec le monde. Nous tentons des bribes d’histoire mais très vite ça tourne à l’aigre, même quand tout se passe bien il reste cet indépassable, la culpabilité.
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