Sur l’écran j’ai vu un homme en chemise blanche entouré d’autres hommes en costume, l’homme en chemise blanche a débarqué du bateau en beau bois verni décoré des drapeaux, sur la terre, parmi les caméras et les micros, parmi une foule nombreuse, agitée, j’ai vu l’homme en chemise blanche dans une végétation touffue, lever l’index, fouler au pied les principes de cette république qu’il prétend tellement respecter qu’il va en changer la constitution, lui l’homme en chemise blanche investi du pouvoir de dire et de faire, changer les bases du régime, changer de régime, j’ai vu la foule en colère, j’ai vu l’armée, un navire de l’armée aller à la rencontre de ce que j’appelle pirogue moi qui ne connais pas la navigation, un navire de l’armée bousculer une pirogue pleine de gens à la peau noire, l’armée de l’homme en chemise blanche, à la peau blanche qui lève l’index blanc et dit nous supprimons le droit du sol tandis que le navire de l’armée tricolore heurte volontairement la pirogue pleine de gens qui apeurés sautent, j’ai vu des bras sortir de l’eau autour de la pirogue, se plier, replonger, j’ai espéré pourvu que toustes sachent nager, nager, nager vers la rive qu’on leur interdit, j’ai vu les informations nationales, la propagande nationaliste instiller l’inacceptable dans l’esprit du public tout près tout près de réclamer ce régime autoritaire, raciste, ploutocratique, de le vouloir fort fort, viva la muerte, j’ai vu l’homme à la chemise blanche poser ses jalons puisqu’il en sera lui, il en est déjà, du fascisme qui cogne à la porte, ouvrez.

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Thème : Overlay par Kaira.