Le professeur pose les deux copies côte à côte sur le bureau. Les étudiantEs ont toustes deux la note zéro inscrite sur leur copie. Parce que le professeur a trouvé deux résultats faux, mais identiques, dans leur devoir, il soupçonne la tricherie. Les copies sont devant les étudiantEs, sur le bureau, le professeur dit qu’il changera la note de celui ou celle qui n’a pas triché, mais il lui faut une dénonciation. Il insiste: dénoncez-vous. Les étudiantEs refusent. L’étudiant dit: vous vous rendez-compte que vous nous incitez à la délation? Le professeur regrette mais c’est sa mission, il doit lutter contre la triche et s’il faut user de la délation, il n’aime pas ça, mais il doit en passer par là. Il dit : je dois traiter avec des élèves, l’humain c’est en plus. Les étudiantEs refusent, iels gardent la note de zéro coefficient deux. Certains autres, pris de la même manière dans la paranoïa du prof, ont dénoncé. Iels sont en classe préparatoire à deux mois des concours. CertainEs dénoncent et restent dans la course en piétinant la tête des autres, en renonçant à une partie d’eux-mêmes. D’autres ne dénoncent pas. Iels échoueront sans doute au concours si tant est qu’iels s’y présentent ; iels n’ont pas l’esprit grande école.