Chaque annonce émanant de ce gouvernement doit éveiller la vigilance. Quand j’étais prof, avec deux ou trois collègues dont la plupart étaient des militants et militantes, (bien évidemment, et contrairement à ce qu’assène la propagande libérale, sans les militantEs, ni l’Éducation nationale ni aucun service public ne peut fonctionner) nous avions entrepris de nous saisir des trois heures annuelles dites d’Éducation à la vie affective et sexuelle prévues pour chaque élève dans les programmes mais jamais données faute de moyens. Ni formation, ni heures supplémentaires, ni budget dédié, il fallait nous débrouiller entre nous pour imaginer et réaliser quelque chose qui tienne la route et qui soit d’une autre nature que l’indispensable information à la contraception dispensée aux élèves de troisième par la PMI du quartier. Tout reposait sur l’implication des équipes pédagogiques, de l’infirmière quand il y en avait une, et de la direction. Le premier ministre se dit soucieux de rendre effectif cet enseignement jusqu’alors largement virtuel. L’annonce pourrait réjouir si des moyens concrets sont enfin attribués, mais il y a ce petit bémol : la “clarification” du contenu, parce que certaines familles ne seraient “pas forcément à l’aise avec certaines choses qui sont dites à l’occasion de ces enseignements”. Compte tenu d’une présence accrue de la pensée réactionnaire de type “manif pour tous” dans le gouvernement et du bourrage de crâne homophobe et anti-IVG opéré au collège Stanislas qui sert de modèle à la ministre de l’Éducation nationale, on peut craindre que les heures d’Éducation à la vie “relationnelle et sexuelle” ne se transforment en heures de catéchisme.

Suivre
Thème : Overlay par Kaira.