Rentrée mal rassurée de la manifestation contre la loi immigration. Un cortège finalement pas si fourni, composé de toujours les mêmes militants et militantes marchant comme à la promenade derrière les banderoles et sous les drapeaux des organisations, public de bonne volonté mais vieillissant, des jeunes entre eux mais trop peu nombreux, peu de diversité des origines, des couleurs de peau. Absence revendiquée de la plupart des collectifs de sans -papiers. Du personnel politique qui vient montrer sa ganache sans convaincre. Rien de l’élan qu’il faudrait pour une lutte crédible contre les idées fascistes qui s’installent tranquillement dans les rouages de l’Etat. ChacunE semble s’habituer à ce qui pourtant est encore évitable: une victoire de Le Pen aux prochaines présidentielles. Un jour, et de préférence rapidement, il faudra nous interroger sur les effets autodestructeurs de nos perpétuelles divisions, comme si, quel que soit le sujet des polémiques qui d’ailleurs ont toujours le même enjeu : la progression de l’extrême droite sur le chemin des pleins pouvoirs, il nous fallait montrer au camp d’en face que nous ne sommes faits que de divisions, de querelles sibyllines, de conflits d’ego, de leçons données aux unes par les autres et réciproquement, prompts et promptes à nous ruer sur toutes les occasions de jeter une ombre sur un combat qui ne devrait être que lumière et détermination.
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