Très occupée, ces derniers jours, par les expositions “à la rue”, des photographies de Gilles, d’abord à Royan, dans le beau cadre des amiEs du Ciel de Royan. Et depuis hier, chez Emmaüs Saint-Agnant, dans une ancienne grange aux murs blanchis, bien au chaud grâce au poêle à bois. Après avoir tant détesté la campagne, plus jeune, je poserais bien aujourd’hui mes valises pour dix ans, entre champs de betterave, marais et terrain d’aviation, dans ce lieu habité, mais vraiment habité, par des hommes et des femmes de partout, casséEs assez durement par la vie, dont la présence forte efface les pantins en costard cravate qu’on nous érige en modèle à la télé. Bien entendu, les visiteurs et visiteuses de l’exposition sont investiEs, concernéEs, solidaires. Nous parlons des discriminations et du mal logement, et c’est l’impuissance et le découragement qui percent. Pourtant nous sommes ensemble, dans ce lieu à l’écart mais au centre de ce qu’est la vraie vie, ensemble nous constituons une force qui existe, se perpétue, une force constante et solide. On est là, comme le répète un refrain que nous ne devons pas oublier parce qu’il est bien plus qu’un slogan.
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