Il y a la nausée de tant de violence dans les propos sexistes, les agressions sexuelles, les viols, et une deuxième nausée que provoquent les chouineries du vieux mâle blessé, de l’agresseur qui se sent agressé parce qu’on lui demande de répondre de ses paroles et de ses actes. Tout le clan du grand homme, monstre sacré, fleuron du cinéma français, la fierté du président, mobilisé soudain dans la défense du patriarcal gégé. On connait la chanson, jamais ô grand jamais, c’est la même pour chaque agresseur qui n’a agressé personne : ce sont les femmes, toujours, les menteuses, aussi nombreuses soient les victimes. Ce dont on ne parle pas dans cette odieuse histoire, qui crève les yeux sur les images du reportage (je n’en ai supporté que les premières minutes) et qui est un sujet à côté du sujet principal, les violences faites aux femmes, c’est la situation d’alcoolisme de l’ancien bon acteur. Encore une fois, l’addiction à cette drogue dure qu’est l’alcool n’est pas digne de l’intérêt public. Pourtant, on peut raisonnablement penser qu’elle est une donnée du problème. Mais l’alcool est comme gégé, c’est une tradition française. On en colle dans les verres des ados dès douze ans. Et avec les fêtes de fin d’année, les marchands de mort en bouteille espèrent se remplir les poches autant que la panse à gégé. Danser à la Saint-Sylvestre sur les 49 000 cadavres annuels : les mortEs de l’alcool ont l’élégance de se taire.
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