Alors qu’est-ce qu’on peut faire ? Pour nous ce sera d’abord cette tournée d’expositions et rencontres autour de À la rue : se saisir de toute ouverture pour parler de la situation des étrangers et étrangères dans ce pays qui n’était pas accueillant, qui est aujourd’hui maltraitant, plus seulement dans les faits mais dans la loi. Ce sera la forme de notre militantisme antiraciste aussi souvent et longtemps que nous serons reçus là où d’autres sont soucieux comme nous de ce qu’il advient, de ce qui va advenir d’encore pire, pour ces discriminéEs de tous temps que sont les Rroms venus des pays de l’est. Depuis des années, je dis aux parents d’Andréa que leurs enfants seront français et françaises à 13 ans, puisqu’iels sont néEs ici, qu’iels grandissent ici. Il va falloir leur expliquer que la loi a changé, ce sera à leur majorité, peut-être, parce que je n’ai pas encore bien compris les conditions, je suppose qu’elles sont restrictives, je suppose que tout sera fait pour qu’iels n’aient pas accès à la naturalisation. Les enfants comprendront, mais il me semble qu’iels en ont déjà une idée, qu’on ne veut pas d’elleux dans leur pays de naissance, qu’iels seront toujours du pays de leurs parents, des étrangers, des étrangères là où iels vivent. C’est à la fois cruel et absurde, c’est de la politique politicienne de très bas étage, c’est la violence institutionnelle qui s’abat sur elleux pour commencer, avant de se tourner vers nous.

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