Les cas de censure se multiplient, on interdit une intellectuelle de prendre la parole en public, on empêche un humoriste de signer ses livres en librairie, on décroche avant l’heure des œuvres exposées dans la rue, on recouvre de peinture blanche une fresque pourtant commandée, on met son véto à une exposition… On a peur des réactions, des conséquences, on redoute de possibles violences, on imagine ce qu’il pourrait arriver de terrible. Qui ça “on”? Des éluEs, des commerçantEs, des responsables d’organismes culturels. Bien sûr, il y a des solutions alternatives, des propositions arrivent encore pour contrer les interdictions. L’exposition des photos de Gilles, la présentation de notre livre A la rue, censurées à Saint-Georges-de-Didonne, auront lieu à Royan, à Saint-Agnant, à Marennes dans des lieux plus ouverts. Trois expos pour une. Il y a de la solidarité, mais jusqu’à quand? Je remarque que ces pudeurs et délicatesses, ces précautions redoublées pour ne pas froisser la sensibilité du public n’empêchent pas fascistes et néo-nazis de s’exhiber au grand jour. Eux ne craignent pas de perdre des voix dans les urnes, des clients pour leurs affaires ou des subventions. Ils avancent.
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