Une amie m’a prêté deux livres, des fictions ayant pour décor la ville de Royan au moment des bombardements de 1945. J’en tairais les auteurices et les titres. Dans l’un, un recueil de nouvelles, les personnages de femmes, toujours perturbées, aguicheuses, doubles, sont systématiquement violées, torturées, kidnappées. L’autre est un roman qui s’ouvre sur un récit d’enfance, une sœur et un frère délaissés par leur mère, souvent battus, s’engagent dans une relation incestueuse présentée comme une passion idéale, pure, et d’autant plus parfaite qu’elle bafoue les interdits. Ces deux ouvrages justement oubliés ont paru il y a plus d’une vingtaine d’années. C’est parfois à la mauvaise littérature que l’on se rend compte du travail collectif accompli pour saper la culture du viol et la fausse libération sexuelle déguisant mal l’asservissement du corps des femmes à celui des hommes.
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