J’ai commencé à travailler la mise en page sur le logiciel Affinity publisher. Cette évidence me saute au nez: il est absurde qu’un texte soit mis en page par une autre personne que son auteurice ou, du moins, sans étroite collaboration avec le ou la maquettiste. Ce qui se passe habituellement: j’envoie mon texte en fichier word avec le moins possible de formatage, ce contenu va se loger dans une maquette pré-établie par la maison d’édition selon la collection dans lequel il entre avec un nécessaire travail d’adaptation mais réalisé dans les bureaux de l’éditeurice. Ma lecture des épreuves ne sert qu’à corriger les coquilles, à effectuer les dernières reformulations. La préparation de l’édition d’À la rue, nous a obligées à travailler autrement puisqu’écrit en vers libres le texte “Debrief” ne pouvait s’adapter à la maquette, c’est la maquette qui a dû s’adapter et moi, de temps à autre, trouver une solution d’écriture pour que ça fonctionne sur la page sans abîmer le rythme. Pour apprendre à me servir du logiciel, j’ai réalisé la maquette de ma nouvelle La Fondation philanthropique, soit 40 pages intérieures. C’est un bonheur de pouvoir choisir sa typo, ses typos, avoir la liberté du format, des images éventuelles, de composer ce que les lecteurices verront sur la page avant de la lire. Bien évidemment, en élaborant une forme, un retravail du texte s’impose, nouvelles idées, obscurités qui se dévoilent et demandent précisions, recomposition des paragraphes selon la place qu’ils prennent ou comment les phrases s’enchaînent d’une page à l’autre, etc… Je pars un mois en résidence d’écriture, à mon retour je m’occuperai de faire imprimer cette maquette même si je n’en ai pas vraiment les moyens. C’est important, peut-être un changement durable dans ma façon de travailler un texte.

Suivre
Thème : Overlay par Kaira.