Hier, visite à la médiathèque Matéo Maximoff pour l’inauguration d’une exposition de photographies sur l’histoire du quartier gitan de Montpellier. La vie en cabanes près du fleuve dans les années 1950, puis la cité de transition avant le relogement par un bailleur social. Ceci obtenu par la lutte, évidemment, avec suffisamment de bonne volonté de la part de la mairie, de la préfecture et de la CAF, mais surtout par l’opiniâtreté d’un couple de médecins, les Delmas. Revers de l’opération de relogement: la décision du maire de regrouper l’ensemble des familles gitanes dans les mêmes cités dans le but avoué de les contrôler plus facilement. Une petite vidéo de l’intervenante de l’association APAJ, nous a montré l’état des cités actuellement. Ce sont des maisons regroupées derrière un haut mur surmonté d’un grillage par endroits. Maisons devenues trop petites pour les familles et que le bailleur n’entretient plus. Deux femmes gitanes catalanes avaient fait le voyage pour être présentes, dont l’une que l’on voit petite fille sur une photo. Elles racontent que leur demande de changement de logement social est purement et simplement mise à la corbeille par le bailleur. Il parait que toutes les familles gitanes doivent rester regroupées, qu’elles le veuillent ou non. On pense encore comme cela chez les décideurs du XXIe siècle. Par quartiers de relégation, ghettos. On sait que ça donne le pire mais on continue. Surtout, ne jamais demander leur avis, leurs idées, leurs désirs, aux familles concernées: quand on est pauvre et gitane, on est déplaçable ou non mais on n’a rien à dire.
Suivre