Samedi ce spectacle, Le sang des vivants, sur la Commune. Dimanche, journée de conférences autour d’une publication sur les Sonderkommando dans l’histoire de la Shoah, je rentre du Mémorial en allant chercher le métro à Oberkampf, avec des manifestants, des manifestantes pour la Palestine portant keffieh sur les cheveux, autour du cou. Notre rapport à l’histoire passée, l’histoire vivante, est un rapport aux massacres. Du théâtre populaire sur la Commune, mise en scène simple et efficace, très beau choix de textes, de chansons, et cette contrebasse aimée (mais que la SNCF interdit dans les trains!). La Commune, on s’y sent chez soi, entre frères, entre sœurs, toustes camarades. La sociale! Mais les fusillés, la semaine sanglante, les morts, les mortes. Les Versaillais sont là, encore, bien accrochés au pouvoir, nous tenant dragée haute pour nous expliquer république et démocratie, nous arrachant œil et main pour mieux nous faire comprendre. L’assassinat des Juifs et Juives pendant la Seconde guerre mondiale, la Shoah, faut-il y revenir? Oui, il faut, inlassablement, encore plus fortement alors que les témoins disparaissant, la transmission de la mémoire repose sur nous autres, des générations d’après. Massacres de masse. Massacres encore, assassinats encore, attaque monstrueuse du Hamas, assassinats de Juifs et Juives encore, vengeance criminelle du gouvernement d’Israël qui bombarde les civils Gazaouis encore et encore. Les keffieh des parisiens sont bien propres mais on y voit des flots de sang mêlés. On a beau examiner l’histoire sous tous les angles, la décortiquer, on n’a pas encore trouvé comment arrêter la production de massacres. On ne sait pas anéantir l’inhumain dans l’humain.
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