Hier, réunion avec deux professeures documentalistes d’un lycée pour organiser l’atelier d’écriture. Les consignes de sécurité ont été renforcées: les visiteurs doivent suivre un protocole d’accès à l’établissement dont l’efficacité sur la sécurité relève de la pensée magique. On s’y prête volontiers, ça permet de rencontrer les personnels de l’accueil ce qui n’est pas désagréable. Quand je parle à des enseignantEs, vient toujours le moment où la colère, l’angoisse, la déception, le découragement, déboulent dans la conversation. Je m’attendais à des mots sur le collègue d’Arras, mort assassiné dans la cour de son lycée. A la dégradation de ce que les cadres appellent “le climat scolaire”. Peut-être à l’expression d’une peur. Mais ce sont les quinze bacheliers refusés par Parcoursup qui hantent les professeures. Quinze adolescentEs à peine majeurEs sans affectation dans l’enseignement supérieur qui se retrouvent sans rien, sans orientation, sans aide. Elles les savent livréEs à la précarité des petits boulots sans espoirs d’autre chose. Quinze enfants condamnéEs à une mort sociale, programmée, organisée, entretenue. “Ils sortent des radars, on les perd de vue, ils disparaissent, pfffttt!”

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Thème : Overlay par Kaira.