Je suis née à la fin des années 1960, et depuis que je suis en âge de comprendre ce qui se dit autour de moi, je n’entends parler que de crise économique et de troisième guerre mondiale. La crise, permanente, entretenue, plus ou moins intense selon les périodes mais toujours pire aujourd’hui qu’hier et que sera demain? La crise que certains célébraient il y a quarante ans parce que, disaient les petits malins, elle obligeait “les gens” à bouger leur cul plombé, elle permettait aux plus rusés de profiter des opportunités pour exploiter encore mieux les moins adaptables, flexibles, escrocs d’entre nous. La crise qui rend aujourd’hui nos enfants malades, tant nous leur transmettons l’angoisse, dès le berceau, de l’insertion dans l’emploi, de la concurrence des places, de la nécessité d’être le ou la meilleurE en tout. Quant à la troisième guerre mondiale, la question n’a jamais été de savoir si elle aurait lieu mais quand. Chaque nouveau désastre, ou désastre continu montant d’un coup en intensité, est possiblement le déclencheur de la troisième guerre mondiale dont nous savons qu’elle sera la dernière, puisque nucléaire et donc définitive. Ça fait le bonheur des psy en tous genres dont la salle d’attente ne désemplit pas. Ça explique peut-être pourquoi le changement climatique n’est d’évidence pas une priorité pour celleux qui gouvernent : iels savent depuis qu’iels sont fœtus, que le capitalisme nous aura détruit avant la fonte du dernier glacier. Amor fati.
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