Gagne l’indifférence. A la mort des autres, à l’oppression de celleux qui sont loin ou bien ici. L’indignation on a essayé, pour quels effets? Nuls. La manifestation, on a essayé, on s’y traine encore un peu malgré les coups. Résultats nuls. La violence, on n’ose pas prononcer le mot, il y a des espions dans les ordinateurs, on veut pas être jetées en taule par anticipation, d’ailleurs on l’aime pas trop, elle nous rabaisserait, arme de l’ennemi. Image d’un planisphère mouvant, on y voit les populations déplacées, exilées, assassinées, ça fait des plaies de partout sur les couleurs de la carte, jaune pour les déserts, verts pour les forêts, bleu les océans évidemment. A feu et à sang, du rouge recouvre tout, même si je sais que j’ignore la plupart des massacres, vaguement les boucheries qui arrivent sur mon bureau par les réseaux sélectionnant les infos importantes. Ça demeure dans le cadre de l’écran, ça ne tache pas les doigts qui tapotent le clavier mais ça brûle l’esprit, consume ce qu’il y a encore d’humain quelque part sous la peau. Alors on sécrète l’indifférence, notre exosquelette. Mais non, non.
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