J’ai lu récemment Les 43 d’Iguala de Sergio Gonzáles, sa traduction par Guillaume Contré publiée chez L’Ogre. 43 étudiants mexicains disparaissent une nuit de septembre 2014 alors qu’ils se rendaient à une manifestation: enquête policière truquée, version officielle fallacieuse, mensonges de l’état auxquels les familles ne croient pas, Sergio Gonzáles mène une contre-enquête, fait émerger la vérité. Un tel livre fait approcher ce qu’est la politique réelle, non pas d’apparence ainsi qu’on nous la montre comme au spectacle de marionnettes, tissu de petites phrases mesquines et de jeux d’images, mais en vrai comme on la devine, par exemple, du côté de Sarkozy, en lisant les articles sur Mediapart. C’est à dire quoi? Des conflits armés, des alliances de circonstances entre pouvoir politique officiel, mafias diverses pratiquant trafic de drogues, d’armes, de métaux rares, groupuscules insurrectionnels, avec l’influence ou le concours direct de puissances étrangère (en l’occurrence Etats-Unis). On sort de tout ça bien convaincue, s’il fallait encore nous convaincre, du peu de valeur accordée à la vie humaine quand la guerre est partout pour l’appropriation du pouvoir, de l’argent, des ressources. Les disparitions forcées, notamment d’opposants politiques, concernent toutes les régions du monde, par centaines de milliers. Voilà le contexte global ajouté à l’abîme climatique dans lequel nous nous précipitons, mais chaque jour on nous berce telles des enfants de jolis contes démocratiques que nous écoutons d’une oreille distraite en nous demandant si oui ou non nous retournerons voter aux prochaines élections.

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Thème : Overlay par Kaira.