Dans ma boite aux lettres: prospectus de la mairie de Montreuil invitant les habitantEs à commémorer le 50e anniversaire de la mort d’Allende. Ça se passera, comme il se doit, le 11 septembre. Le 11 septembre c’est aussi le jour où la famille d’Andréa sera probablement expulsée du terrain où elle vit. Une expulsion réclamée au juge par la mairie qui les a elle-même placé là, sur ce terrain, il y a cinq ans et n’a rien fait, pendant cinq ans, pour organiser un relogement pérenne. Début juillet, j’ai demandé de leur part un rendez-vous avec l’adjoint au logement, sans réponse. Début août des amies ont écrit un courrier au maire et à plusieurs éluEs, sans réponse. Nul ne sait ce qu’il adviendra de cette famille le 11 septembre, sauf la mairie qui se garde de communiquer quoi que ce soit de ses intentions. Ainsi sur l’agenda du maire de Montreuil, à la date du 11 septembre, il y aurait : le matin, mise à la rue d’une famille de quatre enfants dont la dernière vient d’avoir trois ans, le soir commémoration du 50e anniversaire de la mort du président Allende. Une journée bien remplie. Je rêve de voir les martyrs instrumentalisés revenir d’entre les morts pour demander des comptes à ceux et celles qui se font sur leur dos une image de belle âme quand iels n’ont dans le ventre que le goût du pouvoir et des affaires.
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