Incapable de comprendre la fascination internationale pour la barbie quelle que soit la manière dont on saisit la poupée même en la brandissant comme une matraque prétendument féministe. Le film aurait déjà rapporté un milliard d’euros. Je le note ici, pour me souvenir qu’un milliard d’euros peuvent être réunis en quelques jours quand les populations se toquent de dépenser leur argent contre un spectacle publicitaire. Parce que le quotidien, pour moi, c’est le fils peintre, le fils malade qui n’a rien à voir avec la barbie. Mais peut-être avec l’appauvrissement des sensibilités sur lequel repose le succès de ces grosses productions pour les masses conçues et réalisées avec professionnalisme par les entreprises américaines. Elles ont le talent de convoquer devant l’écran même les personnes a priori opposées, qui viennent quand même pour se faire leur idée sur le film dont tout le monde parle. Le fils peintre dit que sa peinture est inutile, qu’il n’y croit plus, qu’il est fini. A vingt-quatre ans il dit qu’il est fini. Nous nous rappelons les artistes dont la vie n’a pas été rose barbie, nous nous constituons un cocon de frères, de sœurs, à travers le temps, qui ont fait ce qu’ils et elles avaient à faire malgré l’indifférence ou les ricanements, et dont le travail nous permet à nous qui venons après, malgré tout, de vivre.
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