Souvent, en matinée, une voisine sort de chez elle en claquettes, poussant un landau couvert d’un tissu, un lange bleu pâle. Elle arpente la chaussée de long en large, promenant son bébé, qu’elle endort ainsi, bercé par le roulis. Notre quartier est calme et peu passant. Quelquefois, la jeune mère parle au téléphone dans une langue d’un pays de l’est dont j’ignore tout. Elle va et vient, comme je l’ai fait à son âge pour endormir mes fils, comme toutes les mères font, sans doute, sur la planète, et quelquefois les pères, de long en large berçant leur enfant dans une poussette, noué sur le dos dans un pagne, un porte bébé du côté du ventre. Tout ce qui est précieux est là, dans ce mouvement simple comme les marées, d’aller et venir, lentement, longuement, pour endormir un enfant.
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